
Remarques sur l’exercice de traduction (thème et version)
Les textes proposés ici, cela a déjà été dit dans l’avant-propos, ne sont pas calibrés pour un examen ou un concours spécifique.
Ils sont de longueur et de difficulté variables – souvent assez difficiles. Les germanophones trouvent probablement les textes de version plus difficiles, et on peut penser que les francophones ont plus de mal avec les textes de thème, mais ce n’est pas certain.
Les remarques qui suivent, et le travail proposé sur ce site, cela aussi a été dit, ne se rattachent à aucune école de traductologie. Le but, c’est de restituer dans une langue un message reçu dans une autre. Et pour cela, il y a autant de règles qu’il y a de textes, ce sont les textes qui commandent.
Question de confiance
Pour bien traduire, il y a tout un travail à faire sur le texte de la langue dite « source », et on ne peut le faire correctement que si l’on connaît bien cette langue, si l’on saisit bien les nuances et le non-dit, si l’on en maîtrise bien les codes. Mais une fois que ce travail a été fait, on se rend compte que l’on dispose de bien plus de ressources qu’on ne le croyait.
Ce travail se fait au cours de la lecture attentive du texte à traduire, durant laquelle l’erreur la plus magistrale consisterait à souligner ou cocher les « mots » inconnus. C’est tout le contraire qu’il faut faire : s’approprier le texte, de manière à pouvoir, au moment de traduire, s’appuyer sur de la cohérence.
- Une façon de dire
Souvent, au cours de l’étude détaillée des textes, des solutions de rechange sont proposées. Il ne faudrait pas se méprendre :
- Il ne s’agit pas d’un encouragement à se contenter d’imprécision ;
- Il ne s’agit pas de faire croire qu’il est inutile d’élargir son lexique ;
- Il ne s’agit pas de dire que tout se vaut – on voit bien d’ailleurs que la traduction proposée à la fin privilégie toujours un choix, ce n’est pas un hasard ;
- Il s’agit d’aider à « boucher les trous », ou plutôt à ne pas laisser de trous, et à trouver, en cas de panne, une solution qui s’intègre au texte de manière plausible, sans écrire d’absurdité ;
- Il s’agit de mettre en garde contre un goût excessif de l’aventure et du risque (par exemple fabrication hasardeuse de termes que l’on croit pouvoir germaniser) ;
- Et il s’agit de montrer comment on peut réagir vite, sans perdre de temps sur des questions que l’on ne pourra pas résoudre – un terme, une tournure inconnus ne tombent pas soudainement du ciel.
- Une façon correcte de dire
Ce temps que l’on ne perd pas peut être consacré à la simple correction grammaticale. Certains points de grammaire d’une très grande simplicité ne devraient plus donner lieu à aucune faute.
Lorsque l’on sent ici ou là une fragilité, il faut consolider. Dans l’avant-propos, on conseille de travailler avec des dictionnaires unilingues et avec des grammaires – peu importe quelles grammaires, pourvu que l’on s’y sente bien.
À tout hasard, signalons aussi (dans la perspective du thème) la parution toute récente, aux éditions Nathan, d’un « Cahier d’activités », proposé pour la classe de seconde, et qui propose des exercices avec leurs corrigés. La présentation est claire, et les élèves ou étudiants qui en maîtriseraient parfaitement le contenu seraient à l’abri de bien des mésaventures.
Cahier d’activités, 2nde A 2> B1, « Trimm dich fit ! », Grammatik und Wortschatz,
Jean-Pierre Bernardy, Inspecteur Pédagogique Régional honoraire.
Nathan
(L’auteur de ces lignes n’a aucun intérêt dans l’affaire…)