Dans ce second extrait des Inséparables, l’enfance d’Andrée (Elisabeth Lacoin) paraît idyllique, Madame Gallard, la mère, ne se fâche jamais, elle apparaît comme l’incarnation de la tolérance. Mais tout cela, courir, sauter sur les tables et renverser les chaises, ce ne sont que de petites choses. Et sur ces petites choses, on peut céder, c’est cela qui permettra de compter sur l’adhésion absolue des enfants le jour où il s’agira de tenir bon sur les convenances, les fréquentations, la soumission aux règles de la bonne société.
Ob trouvera dans ces rapports clairs et complets des conseils précieux pour la traduction, aussi bien du français vers l’allemand que de l’allemand vers le français.
Rien n’interdit de lire ce qui concerne les dissertations.
Voici un cinquième extrait du roman d’Alexandra Koszelyk, A crier dans les ruines, Aux forges de Vulcain, 2019.
Immédiatement après la catastrophe de Tchernobyl, Lena a suivi ses parents en France. Ivan, resté en Ukraine, vit désormais à Slavoutytch, ville construite pour loger la population sinistrée. Sans savoir où les envoyer, il écrit des lettres à Lena. Ivan et Lena étaient amis depuis l’âge de six ans, et lorsqu’ils ont été séparés, leur amitié commençait tout juste et tout doucement à se transformer en amour.
C’est le début du roman. Lena, qui a quitté l’Ukraine vingt ans plus tôt, après la catastrophe de Tchernobyl (1986), revient à Kiev et se prépare à revoir Pripiat, où résidaient les employés de la centrale nucléaire et où elle a vécu avec sa famille jusqu’à l’âge de treize ans. Il est désormais possible, sous certaines conditions, de visiter la zone contaminée. Des voyages touristiques sont organisés.
Extrait du livre Les Yeux ouverts. Entretiens avec Mathieu Galey. Le texte proposé ici traite un sujet particulièrement important, mais pas explosif au point d’avoir suscité le profond mécontentement de Marguerite Yourcenar.
Marguerite Duras fut très mécontente du résultat.
Les Mémoires d’Hadrien (1951) et L’Œuvre au noir (1968) font partie des très grands romans de la littérature de langue française du 20ème siècle.
Voir ou revoir :
la proposition infinitive
la traduction du participe passé et du participe présent.
A gauche: Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), La liseuse; à droite, August Macke (1887-1914), Lesendes Mädchen in Blau
Voici un troisième extrait du très beau roman d’Alexandra Koszelyk, A crier dans les ruines (2019).
1991, cinq ans après la catastrophe de Tchernobyl. Lena est maintenant à Paris, elle fait des études d’histoire à la Sorbonne. Aucune nouvelle d’Ivan. Il a écrit des lettres, mais où les envoyer ? Pour Lena, les livres sont un espace de réconfort, un espoir de reconstruction.
Lena a maintenant 13 ans, nous sommes le 26 avril 1986, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl vient de se produire. Le père de Lena, ingénieur de la centrale, sait ce qui vient de se passer, et quelles seront les conséquences. Il décidera sans tarder d’emmener sa famille en France, où il a quelques contacts. Ivan restera à Tchernobyl.
Dans les moments qui suivent l’accident (der Super-GAU), avant même que la population se rende compte vraiment de ce qui est en train de se produire, la nature souffre. C’est cette souffrance qui est évoquée dans ce passage, avec une sobriété poétique qui est l’une des caractéristiques du roman.
Le texte ne présente aucune difficulté grammaticale, il convient évidemment, comme toujours, de respecter certaines règles simples (place du verbe, emploi et formation du futur).
Quant au lexique, il ne présente pas non plus de difficulté majeure, si l’on consent, avant de traduire, à s’imprégner du message et à s’interroger sur le sens profond de ce qui est dit.
La ville de Pripyat, en Ukraine, est, ou était, située à environ 4 kilomètres de Tchernobyl. Construite dans les années 70 pour accueillir les employés de la centrale, ouvriers et ingénieurs, elle comptait un peu plus de 20 000 habitants en 1979 et environ 50 000 en 1986, l’année de la catastrophe. À la rubrique population, Wikipedia indique aujourd’hui : 0 hab.
Le roman d’Alexandra Koszelyk raconte l’histoire de Lena, qui dut quitter Pripyat à l’âge de 13 ans, pour suivre sa famille en France, dans les premières heures qui suivirent la catastrophe. Ivan, socialement moins privilégié, resta en Ukraine.
Ce texte est le premier d’une série de trois. Lena et Ivan sont âgés de 6 ans, nous sommes en 1979.
Café Vivre est le titre du livre qui regroupe une série de chroniques mensuelles d’abord publiées dans le Sud-Ouest. C’est aussi le nom d’un café de Kyoto, auquel est consacrée l’une de ces chroniques. Le texte proposé ici est un extrait d’une autre chronique ayant pour objet les cadenas d’amour.
Une leçon du Dr Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière
Rose, internée dans un asile tenu par des sœurs, a tenu un journal qui se trouve, au début du roman, dans les mains du narrateur, et qui comporte encore certaines zones d’ombre qu’il tente d’éclaircir. Pourquoi Rose fut-elle internée? Qu’est devenu son fils illégitime?
Le passage proposé ici est une étape sur le chemin de la vérité où s’est engagé le narrateur.
Ce texte implique une parfaite maîtrise de nombreux points de grammaire, signalés avant la proposition de traduction: ce sont toujours un peu les mêmes qui reviennent:
les participes
le comparatif et le superlatif
les verbes de modalité
les prépositions
et quelques autres…
Il est rassurant de constater que ce sont toujours les mêmes domaines de la grammaire qui sont sollicités – preuve que la tâche n’est pas infinie.
Quant au vocabulaire, nous ne soulignerons jamais assez l’importance de la lecture, c’est elle qui permet d’enrichir son lexique et de s’approprier les deux langues, de départ et d’arrivée.
Jacques-Joseph Guillaume François Pierre, comte de Corbière (1766-1853)
Après le très long thème récemment placé sur ce site, en voici un tout petit, pas très difficile, mais qui implique tout de même de faire attention à certaines tournures très françaises – on pense en particulier aux participes, présent et passé, mais pas seulement. Et on en revient toujours à la question fondamentale du SENS.
Monsieur de Corbière, sur ce portrait, n’est pas vraiment « débraillé »…
Brunnen der ,,Jugend im Sozialismus », Chemnitz (Karl-Marx-Stadt)
3533 caractères.
Ce texte, très long, et assez difficile, peut, ou doit, être travaillé en deux, voire trois fois.
Pas de conseils particuliers de « révisions ». Les phrases sont parfois assez longues, et obéissent, ce qui est assez naturel dans un texte français, à des structures françaises. Il faudra donc, plus que jamais, veiller à s’approprier le sens, à s’en imprégner, avant de restituer le message en allemand, avec les ressources de l’allemand, et en obéissant à ses impératifs.
Ce texte de Mathieu Lindon, écrit avant l’apparition du virus, est encore plus actuel depuis qu’il sévit dans le monde.
Commentaire des séries proposées aux téléspectateurs durant le confinement. Hercule Poirot, l’inspecteur Barnaby, Miss Marple n’ont pas cessé leur activité avec le déconfinement. C’est une bonne chose: en cas de reconfinement, les responsables de programmes n’auront qu’à continuer sur leur lancée.
Il est heureux que les questions linguistiques à voir ou à préciser ne soient pas infinies: passif, prépositions, degrés de comparaison, compléments circonstanciels.
Faut-il rappeler qu’il est essentiel :
d’une manière générale, de lire beaucoup, dans les deux langues ;
dans le cas particulier d’un texte à traduire de s’imprégner d’abord du SENS du message à transmettre.
Hamburg 1892, Cholera-Epideme. Wohin mit all den Kranken? Die Kliniken der Stadt haben keine freien Betten mehr. Zusätzliche Kapazitäten, wie diese Baracken in Eppendorf, müssen erst gebaut werden.
comme souvent (presque toujours) la manière de rendre en allemand les participes présent et passé
le passif (morphologie, utilisation)
les degrés de l’adjectif
Et prendre l’habitude de bien réfléchir au SENS de ce que l’on doit traduire. Il faut que cela devienne un réflexe: ne pas traduire des mots isolés, mais du sens.
En ce temps de confinement, pourquoi ne pas lire ou relire quelques textes en relation avec la situation actuelle. Der Tod in Venedig, de Thomas Mann (1911), La Peste, d’Albert Camus (1947), et Le hussard sur le toit, de Jean Giono (1951) ne prétendent pas au réalisme ni à l’exactitude scientifique. Pas question ici de « crise sanitaire », mais des comportements humains face au danger et à la mort. on y trouve plus de symboles et de poésie que d’informations médicales.
Le texte qui suit, proposé pour une traduction, est emprunté à l’hebdomadaire Marianne. Il est, sur le mode de l’analyse, une réflexion sur ce que représentent pour tous la pandémie et le confinement.
Tsar kolokol (Царь–колокол), elle ne sonne plus depuis bien longtemps.
En attendant des textes d’une plus brûlante actualité, voici un mode de résistance un peu singulier. On peut en profiter pour lire ou relire les nouvelles de Maupassant.
les différentes manières d’exprimer la comparaison (wie, ähnlich…)
les masculins faibles
la traduction en allemand des participes présent et passé en français
c’est … que / c’est … qui : tournure très courante en français, avec laquelle il faut se familiariser, et, surtout, dont il faut identifier la valeur (reprise, mise en relief…)
l’apposition, en particulier l’apposition antéposée
certaines formulations : venir de, finir par, voir faire, faire entrer, faire faire (quelque chose), faire apparaître, et en général toutes les expressions comportant le verbe faire. Penser à l’utilisation des adverbes.
Seconde partie de l’article consacré à Berlin par Libération le 25 novembre 2019: « Berlin la Rouge », la ville qui résiste à toutes les tentatives de mise au pas, quel que soit le domaine, économique, politique ou idéologique.
L’apposition antéposée (éventuellement organisée autour d’un participe passé) : c’est l’occasion de réfléchir au fonctionnement spécifique de chacune des deux langues
Détermination d’un nom par un autre nom (génitif)
Traduction du français de
Pluriel des noms masculins en -or (par exemple der Direktor)
Ce texte, la suite du précédent, est un peu plus difficile. Il permet de vérifier (s’il en est toujours besoin) à quel point la réflexion préalable est un gain de temps et une garantie de qualité lors du passage vers l’autre langue.
Cet article est le premier d’une série de trois, consacrés au chef de guerre Wallenstein.
En cas de désœuvrement (mais pas seulement…), il serait bon de s’informer sur la Guerre de Trente ans, et de lire la trilogie de Wallenstein, de Schiller (Wallensteins Lager, Die Piccolomini, Wallensteins Tod).
Le premier de ces trois textes est d’une difficulté moyenne, les deux suivants (c’est un hasard) sont nettement plus difficiles, mais constituent un bon entraînement à la réflexion et à la rapidité.
Rappelons que dans les deux sens, thème et version, le travail préliminaire sur le texte à traduire est fondamental, et qu’il est un gain de temps pour le passage vers l’autre langue.
« Pour une fois, il ne tire pas la carriole : il est dessus ! Ce privilège d’un jour, le petit âne blanc, baptisé Nul, le doit à l’élection législative qui se joue en ce dimanche 8 mai 1898. » Le Parisien, 18 juin 2017
Où il apparaît que, pour la première fois de sa vie, probablement, Cédric Villani, mathématicien, médaille Fields 2010, s’est fait traiter d' »abruti » par un de ses concurrents à l’investiture, par la République en Marche, de candidat à la Marie de Paris.
Ce texte est extrait du même article que Saint-Pétersbourg_1, déjà proposé sur ce site.
Il peut être l’occasion de préciser ses connaissances sur:
La proposition infinitive
Le participe passé
L’apposition
Comme toujours, il est essentiel de faire un travail de fond (mais néanmoins aussi rapide que possible) sur le sens du français à restituer en allemand. Cette phase de réflexion n’est jamais du temps perdu, mais du temps gagné.
Texte extrait de la presse française, très court (729 signes), qui requiert toutefois une grande vigilance, une lecture très attentive et une compréhension profonde du français.
Remarques sur l’exercice de traduction (thème et version)
Les textes
proposés ici, cela a déjà été dit dans l’avant-propos, ne sont pas calibrés
pour un examen ou un concours spécifique.
Ils sont de longueur et de difficulté variables – souvent assez difficiles. Les germanophones trouvent probablement les textes de version plus difficiles, et on peut penser que les francophones ont plus de mal avec les textes de thème, mais ce n’est pas certain.
Les remarques qui suivent, et le travail proposé sur ce site, cela aussi a été dit, ne se rattachent à aucune école de traductologie. Le but, c’est de restituer dans une langue un message reçu dans une autre. Et pour cela, il y a autant de règles qu’il y a de textes, ce sont les textes qui commandent.
Question de confiance
Pour bien traduire, il y a tout un travail à faire sur le texte de la
langue dite « source », et on ne peut le faire correctement que si
l’on connaît bien cette langue, si l’on saisit bien les nuances et le non-dit,
si l’on en maîtrise bien les codes. Mais une fois que ce travail a été fait, on
se rend compte que l’on dispose de bien plus de ressources qu’on ne le croyait.
Ce travail se fait au cours de la lecture attentive du texte à traduire,
durant laquelle l’erreur la plus
magistrale consisterait à souligner ou cocher les « mots » inconnus.
C’est tout le contraire qu’il faut faire : s’approprier le texte, de manière
à pouvoir, au moment de traduire, s’appuyer sur de la cohérence.
Une façon de dire
Souvent, au
cours de l’étude détaillée des textes, des solutions de rechange sont
proposées. Il ne faudrait pas se méprendre :
Il
ne s’agit pas d’un encouragement à se contenter d’imprécision ;
Il
ne s’agit pas de faire croire qu’il est inutile d’élargir son lexique ;
Il
ne s’agit pas de dire que tout se vaut – on voit bien d’ailleurs que la
traduction proposée à la fin privilégie toujours un choix, ce n’est pas un
hasard ;
Il
s’agit d’aider à « boucher les trous », ou plutôt à ne pas laisser de
trous, et à trouver, en cas de panne, une solution qui s’intègre au texte de
manière plausible, sans écrire d’absurdité ;
Il
s’agit de mettre en garde contre un goût excessif de l’aventure et du risque
(par exemple fabrication hasardeuse de termes que l’on croit pouvoir
germaniser) ;
Et
il s’agit de montrer comment on peut réagir vite, sans perdre de temps sur des
questions que l’on ne pourra pas résoudre – un terme, une tournure inconnus ne
tombent pas soudainement du ciel.
Une façon correcte de dire
Ce temps que
l’on ne perd pas peut être consacré à la simple correction grammaticale.
Certains points de grammaire d’une très grande simplicité ne devraient plus
donner lieu à aucune faute.
Lorsque l’on
sent ici ou là une fragilité, il faut consolider. Dans l’avant-propos, on
conseille de travailler avec des dictionnaires unilingues et avec des
grammaires – peu importe quelles grammaires, pourvu que l’on s’y sente bien.
À tout
hasard, signalons aussi (dans la perspective du thème) la parution toute
récente, aux éditions Nathan, d’un « Cahier d’activités », proposé
pour la classe de seconde, et qui propose des exercices avec leurs corrigés. La
présentation est claire, et les élèves ou étudiants qui en maîtriseraient
parfaitement le contenu seraient à l’abri de bien des mésaventures.
Cahier d’activités, 2nde A 2> B1, « Trimm dich fit ! », Grammatik und Wortschatz,
Façade arrière du Palais d’Hiver (Winterpalast / Winterpalais) à Saint-Pétersbourg un jour de pluie.
La Russie en 1839, de Custine, montre à quel point cet homme intelligent n’a pas saisi, n’a pas compris le pays et les villes qu’il traversait.
Le texte est difficile, très difficile, il ne pourrait certainement pas être proposé à un examen ou à un concours.
S’il est proposé ici, c’est parce que le nombre et la nature des difficultés représentent plus ou moins une somme de ce qui peut arriver dans l’exercice de traduction. Il est donc l’occasion de développer une méthode qui repose sur l’analyse et la réflexion rapides, et qui permette de développer des réflexes et des stratégies pour se tirer d’éventuels mauvais pas.
Il ne faut donc pas se décourager face à un tel texte, mais au contraire l’utiliser pour voir, pas à pas, ce qu’il est possible de faire.
Le numéro (1) laisse penser à juste titre qu’il y en aura un autre sur le même sujet et de la même plume, mais qui ne présentera en aucun cas les mêmes difficultés.
Schloss Sassenheim (Luxemburg), CVCE, « Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe », erste digitale Bibliothek zur Geschichte des europäischen Aufbauwerks von 1945 bis heute
Interview d’Emmanuel Ruben par Alexandra Schwartzbrod, Libération, 14 mai 2019 (2122 caractères)
Ce texte court (747 caractères) présente sur le plan linguistique de nombreuses occasions de réfléchir au sens exact de ce que l’on doit traduire, à la manière la plus naturelle de restituer en allemand le message reçu en français. Il montre, sur le mode à la fois humoristique et attendri, l’incompatibilité entre la nature du chien et l’addiction au smartphone.
Il convient de voir ou revoir, comme souvent, le participe présent, la formation et l’utilisation des noms composés, l’interrogation directe et indirecte.
La priorité absolue, pour ce texte, c’est l’étude précise des structures. C’est elle qui permet de comprendre ce que dit le texte, et de surmonter l’apparente difficulté.
Le texte présente des difficultés de lexique et de construction – en somme, un peu tout ce que l’on peut rencontrer dans l’exercice de traduction.
Il faudra tout particulièrement veiller à garder une vue d’ensemble, à ne pas perdre le contrôle du texte en se crispant sur des « mots ». Ici, comme toujours, il faut s’attacher au sens, cela peut paraître étrange de le dire ainsi, mais il semble bien que cela ne soit pas superflu.
Cela ne dispense pas, bien entendu, de connaître parfaitement le sens et l’emploi des prépositions, la conjugaison des verbes, bref, tous ces points de grammaire sur lesquels il importe de ne pas perdre de temps.
Le traducteur, qui s’est installé sur une petite île de Bretagne (provisoirement, pense-t-il) va bientôt se trouver confronter à un énorme travail de traduction. Avec la traduction d’un roman de Nabokov va finir le temps de l’insouciance et de la légèreté.
Le festin de Babette, film danois de Gabriel Axel, 1987
Jacques Laurent (1919-2000), royaliste, anarchiste de droite, modeste poste au « Bureau d’études » du Secrétariat général à l’Information du régime de Vichy (source : Wikipedia). Il est surtout connu pour son roman Caroline Chérie, publié sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent. En 1986, il est élu à l’Académie française.
Le texte proposé est intéressant du fait qu’il oblige (comme toujours, pourrait-on dire…) à une très profonde réflexion sur le français avant le passage vers l’allemand : il faut en quelque sorte « faire ses comptes », savoir quelles sont les idées à restituer, et vérifier à l’arrivée que « le compte y est ».
Cet extrait du Voyage égoïste de Colette est l’exemple type du texte qui au premier regard paraît très difficile et qui, si l’on est bien rodé au travail indispensable sur le français, ne présente plus de difficulté. Il faut aussi accepter de ne pas perdre de temps avec certaines tournures très spécifiques – cependant, même pour celles-là, si l’on garde tout son sang-froid, une traduction simple et satisfaisante s’impose rapidement.
Evidemment, il ne faut pas perdre de temps avec des questions lexicales ou grammaticales qui sont censées être maîtrisées depuis longtemps, par exemple les prépositions.
Die Philharmonie de Paris (im Januar 2015 eröffnet)
Faut-il demander au public de ne pas applaudir entre les mouvements d’une oeuvre ? La Restent les accès de toux qui parfois perturbent le recueillement des concerts.
Dans ce texte qui se déroule comme un fleuve, un flux de conscience (Bewusstseinsstrom), il faudra prendre garde aux structures parfois complexes, et veiller à ne pas se laisser prendre au piège de la langue de départ.
Voir ou revoir :
La manière de rendre l’insistance (c’est … que)
Le participe présent, encore et toujours…
Les préverbes et particules verbales (Präfixverben und Partikelverben), il faut les connaître et savoir les employer (séparables, inséparables, mixtes) : Pons, Die deutsche Grammatik, S. 251, 252, 318-323.
Extrait d’un article publié dans le quotidien Libération, en ligne le 19 octobre 2018, et sur papier dans le numéro des 20-21 octobre. On peut le lire en entier en suivant ce lien :
Un grand nombre de tournures françaises très idiomatiques qu’il faut d’bord bien cerner, bien comprendre.
« Ne soyez donc point en souci pour le lendemain ; car le lendemain prendra soin de ce qui le regarde ; à chaque jour suffit sa peine » (Matthieu, 6-34).
Deutsch, Matthäus 6-34 : « Darum sorgt nicht für morgen, denn der morgige Tag wird für das Seine sorgen. Es ist genug, dass jeder Tag seine eigene Plage hat. » (Luther-Bibel)
On pourra donc, pour cette fois, se concentrer sur la seule question de l’expression de la condition.
Cet extrait d’un article du Monde a été proposé en 2018 à l’oral de l’agrégation interne. Cet exercice, tout particulièrement, oblige à réagir vite, ce qui implique d’une part de disposer de connaissances lexicales assez étendues, d’autre part d’avoir des réflexes grammaticaux assez sûrs pour se trouver dans le cas de s’interroger sur les structures. Cette remarque est d’ailleurs valable pour tout type de traduction.
A étudier de près
L’angle d’attaque des phrases, en pensant toujours aux règles incontournables de la langue allemande
Il n’est peut-être pas vraiment utile de présenter « l’affaire Benalla », qui a constitué, toute la seconde quinzaine de juillet 2018, la trame de l’actualité. La commission d’enquête de l’Assemblée nationale a explosé, mais le Sénat poursuit les auditions.
Ce sont toujours un peu les mêmes choses que l’on conseille de voir ou revoir, et finalement, c’est plutôt rassurant : cela veut dire que les points essentiels de la langue allemande ne sont pas infinis. S’agissant de ce texte :
les prépositions (en particulier l’expression du lieu)
les verbes de modalité
se reporter aux textes vers lesquels renvoient les liens proposés avant l’étude détaillée (textes issus de la presse germanophone)
Sur un ton léger et sur le mode (presque) de l’exagération épique, la correspondante de Libération à Berlin décrit les affres dans lesquelles le tri des déchets en Allemagne peut précipiter des non initiés.
Il faut être attentif au niveau de langue : on ne choisit pas des termes trop relevés ou complexes pour traduire des tournures simples dans la langue de départ.
Ce texte, une petite anecdote rapportée dans le Canard enchaîné du 30 mai 2018, est court et assez facile, mais permet de voir ou revoir certains détails sur lesquels on peut facilement trébucher ou commettre des étourderies.
Fin du dix-neuvième, début du vingtième siècle. Des artistes, peintres, écrivains, se retrouvent, se fréquentent sur la côte normande. Le narrateur évoque l’atmosphère dans laquelle se développe la peinture impressionniste. L’écriture reprend la manière des peintres, le texte devient lui-même peinture.
Être est le dernier roman de René Belletto (janvier 2018).
Miguel, l’un des deux narrateurs, conduit plus facilement son « Ultra » que sa propre vie. Il n’est pas si simple de résister aux forces du mal quand elles s’acharnent, et le pouvoir (magique ?) des femmes rencontrées peine à seconder le héros dans la lutte où il est engagé malgré lui.
Albrecht Dürer, Holzschnitt, 1515. « Le rhinocéros fut offert en 1515 par le roi du Calmbodge Muzafar au roi Manuel de Portugal. Dürer exécuta le dessin préparatoire (Londres, British Museum) d’après une esquisse de l’animal jointe à une lettre adressée à un marchand nurembergeois par son ami Valentin Ferdinand résidant à Lisbonne. » (Dürer, par Peter Strieder, éd. Albin Michel 1982).
L’intérêt de cette gravure sur bois n’est pas à chercher dans le réalisme…
Le verbe, temps, modes, participes, verbes de modalité
Noms propres géographiques, genre, emploi de l’article
Sens et traductions de « comme »
emploi de l’article défini, pluriel générique
Le texte peut sembler difficile au premier abord, mais comme toujours, un bon travail de compréhension sur le texte de départ permet de surmonter les difficultés apparentes.
Il ne présente pas de difficulté de syntaxe. Le travail sur le texte de départ, qui doit précéder toute traduction, est ici particulièrement important, on ne peut traduire que si l’on parvient à se représenter, à « voir » le paysage, la situation.
Il faut s’efforcer de respecter le style, un style très parlé, très simple, mais c’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile à traduire : c’est un jeu d’équilibre qui consiste à chercher jusqu’où l’on peut aller trop loin : éviter de « sur-construire », tout en maintenant une langue correcte et compréhensible.
La difficulté de ce texte est d’ordre stylistique : trouver une langue simple, « parlée », se demander comment on dirait les choses si l’on avait à les expliquer oralement.
Langue simple ne signifie pas langue incorrecte, et (cela est dit dans le commentaire), on ne peut prendre de liberté que si l’on sait où passe la ligne de la contrainte.
Dans ce texte, il y a beaucoup de mouvement, cela commence avec la peinture du clocher, et se poursuit avec la voiture du courrier, on monte, on descend, on entre, on traverse… Il importe donc de bien connaître l’emploi des prépositions et des préverbes, qui sont d’ailleurs une ressource fondamentale de l’allemand.
Plusieurs fois, des indications sont données pour trouver une solution en cas de « panne lexicale ». Ce sont des conseils destinés à éviter les trous dans une traduction, mais cela ne dispense absolument pas d’enrichir régulièrement son vocabulaire, notamment par la lecture, c’est même une condition si l’on veut progresser.
Cet article, relatif à l’exposition que le Grand Palais consacra en 2008 au peintre Emil Nolde, est long. Il peut, comme tous les textes proposés sur ce site, être traité en plusieurs séquences.
Au premier abord, il semble difficile (peut-être), mais il est particulièrement intéressant en ce qui concerne la méthode : un travail approfondi sur le texte de départ (ici le français), une vue d’ensemble du message à transmettre, permettent de surmonter les difficultés apparentes.
Il faut donc s’entraîner à faire de plus en plus vite ce travail nécessaire dès l’instant que l’on veut traduire.
On peut, à l’occasion de ce texte, revoir :
encore et toujours la traduction du participe présent
Teilnehmer einer Demonstration verbrennen eine selbstgemalte Fahne mit einem Davidstern in Berlin im Stadtteil Neukölln. (Jüdisches Forum für Demokratie und gegen Antisemitismus e.V./dpa)
En attendant que l’Allemagne ait un gouvernement, on peut encore parler du projet de Thomas de Maizière, qui pourrait d’ailleurs être maintenu et réalisé par le gouvernement à venir. Ce projet a vu le jour après les manifestions antisémites qui ont eu lieu à Berlin en décembre 2017.
Ce texte ne présente pas de très grandes difficultés, mais il est intéressant, car certains termes, qui pourraient d’abord désarçonner, trouvent vite une solutions si l’on prend la peine de poser les bonnes questions.
Ce qui n’empêche pas de revoir plusieurs points de grammaire, tels:
À l’occasion de la nouvelle année 2017, Intermarché remercie son public dont il propose un portrait diversifié.
Ce texte, en apparence tout à fait anodin, permet d’une part une confrontation avec un vocabulaire très quotidien, que l’on ne connaît pas toujours très bien, et implique d’autre part de revoir certains points de grammaire, certaines tournures spécifiques :
le participe présent
les compléments de temps
la particule verbale dans les verbes de mouvement
l’accusatif absolu
Il importe aussi, comme toujours, d’être très attentif au ton et au niveau de langue.
La difficulté de ce texte réside dans le fait qu’il est constitué d’un grand nombre de tournures très françaises et que les structures sont parfois un peu lâches. Il ne faut pas s’attarder au-dessus du fossé entre les deux langues, il faut veiller à l’agencement et à l’authenticité en allemand. C’est toujours ainsi, bien entendu, mais cela particulièrement marqué dans ce texte. De ce point de vue, c’est un exercice intéressant. Vérifier si ce que l’on écrit tient la route en allemand, pour reprendre, précisément, un expression du texte.
Fondé sur un fait divers. En 2012, dans un quartier chic de New York, une nounou a assassiné les deux enfants dont elle avait la charge, puis tenté de se suicider. Le roman de Leïla Slimani a obtenu le prix Goncourt en 2016. Dans le choeur louangeur de la presse et du public, on entend quelques voix et avis discordants, certains parlant de « roman de gare », soulignant les banalités, les caricatures, les clichés et la faiblesse du style.
On appelait – on appelle encore – « roman de gare » un ouvrage assez court, simpliste, facile à lire, juste le temps d’un voyage par le train (der Trivialroman, der Schundroman, die Trivialliteratur, die Schundliteratur).
Revoir :
les verbes de modalité
les prépositions
En fait, des verbes de modalité et des prépositions, il y en a partout, mais on peut tel ou tel jour décider de mettre l’accent sur un point précis.
Le roman d’Eric Vuillard a obtenu le prix Goncourt en 2017. La passage choisi raconte la journée du 20 février 1933. Les industriels ont été convoqués par Hitler, la réunion est secrète, le parti national-socialiste a besoin de l’argent des industriels. Et tandis que les messieurs arrivent et se préparent à la rencontre, la vie ordinaire continue.
Revoir les verbes irréguliers, les temps ;
S’entraîner à bien analyser et cerner le sens des termes employés – en fait, il faut le faire à l’occasion de chaque texte, mais pour certains plus encore que pour d’autres.
Les dernières volontés de Victor Hugo : Je donne cinquante mille francs[-or] aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l’oraison de toutes les Églises. Je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu » Victor Hugo fut effectivement conduit au Panthéon dans le corbillard des pauvres. Deux millions de personnes l’accompagnaient.
Voila un grand miracle, cette fois ci, la justice est du côté du plus fort : le courage remetra les choses dans l’ordre de l’équité et les droits du plus utile seront mieux balancé (dans l’orthographe d’origine) : [estampe]
Jacques Julliard s’interroge sur ce qui reste de l’abolition des privilèges, sur la signification de la Révolution française pour nos contemporains, sur les idéaux, les notions de peuple et de démocratie.
A revoir :
le comparatif de supériorité
les masculins faibles
les prépositions aus-bei-während
Et il ne faut jamais oublier de faire un petit tour du côté des verbes irréguliers.
Le premier s’est cassé, le deuxième s’est fissuré, le troisième, on l’a décoré. Cet article raconte les aventures du grand sapin de Strasbourg, trente mètres de haut, comme l’exige la tradition, et de ce fait peut-être un peu fragile.
Un grand nombre de compléments de temps et de lieu.
On pourra travailler en parallèle sur ce thème et sur la version qui traite un thème semblable.
1er août 1914, Jaurès a été assassiné la veille. Maurice Barrès, adversaire politique de Jean Jaurès, mais qui éprouve pour l’homme une admiration réelle, se rend à son domicile avec une lettre qu’il souhaite faire remettre à sa fille.
Ce texte est très particulier et représente une expérience intéressante : il est en apparence totalement anodin, très facile. En réalité, un flou, voire une négligence dans les tournures le rendent assez insaisissable et font du passage vers l’allemand un exercice d’équilibre délicat. Ces notes sont une sorte de stream of consciousness (Bewusstseinsstrom), ce sont des impressions saisies au vol. L’ensemble est peu structuré, la structure est souterraine, cela ne simplifie pas la tâche, mais c’est intéressant de se confronter à un texte comme celui-là.
Léon Serpollet, constructeur d’automobiles, passa en 1891 ce que l’on considère comme le premier permis de conduire. Il s’agissait d’un document autorisant à conduire à Paris, à condition de ne pas dépasser la vitesse de 16 km/h.
Le texte évoque le déroulement de l’examen et la signification que revêtait encore, des années plus tard, le permis de conduire.
Dernière partie de l’article du Monde consacré aux élections en Allemagne (24 septembre 2017). Il s’agit de la percée réalisée par l’AfD, parti d’extrême-droite, qui est désormais le troisième parti allemand.
Il s’agit de la deuxième partie de l’article du Monde (24 septembre 2017), suite de Bundestag. Pas de difficulté particulière, il s’agit de bien veiller à la fluidité et là l’authenticité (sans oublier le respect des structures spécifiques).
Réflexion sur les désordres provoqués en décembre 2010 par la neige abondante tombée en Ile-de-France, sur leur signification et sur le temps dans lequel s’inscrit aujourd’hui notre vie.